L’Apollonide de Leconte de Lisle et Franz Servais
Ami de Judith Gautier, de Catulle Mendès et de Villiers de L’Isle-Adam, le compositeur belge Franz Servais fut l’un des fidèles compagnons des poètes parnassiens. Il s’adresse au plus illustre d’entre eux, Leconte de Lisle, pour lui écrire en vers la tragédie grecque d’Euripide intitulée Iôn à laquelle sera donné le nom de L’Apollonide.
La genèse de leur collaboration est détaillée grâce à un ensemble d’archives inédites : 73 lettres échangées entre les collaborateurs et le manuscrit de deux versions écrites de la main même de Leconte de Lisle. Celui-ci a modifié à plusieurs reprises les vers, les scènes et la structure des actes à la demande du compositeur. De son côté, ce dernier s’est également investi dans le scénario de l’œuvre, allant même jusqu’à écrire des passages en prose que le poète a ensuite versifiés.
On comprend mieux dès lors pourquoi il existe plusieurs versions littéraires de cette œuvre qui connaît une représentation théâtrale à l’Odéon en 1896, tandis que le drame musical est créé à Karlsruhe en 1899, soit vingt-deux ans après le début de la collaboration entre le poète et le compositeur. La correspondance croisée entre les protagonistes est suivie de la présentation synoptique de quatre versions différentes du texte littéraire de L’Apollonide. L’ouvrage est agrémenté d’une vingtaine d’illustrations dont sept dessins originaux inédits de Fernand Khnopff qui illustrent les personnages de ce drame musical.
L’Apollonide de Leconte de Lisle et Franz Servais : 20 ans de collaboration, Sprimont, Mardaga, 2004, 296 p.